L’HÉPATITE C AUJOURD’HUI, ON EN GUÉRIT ! FAITES-VOUS DÉPISTER ET FAITES-VOUS TRAITER

Le dépistage est rapide,
le bilan à faire est simple,
Les traitements sont très efficaces
et très bien supportés

L’hépatite C est une infection du foie qui est causée par le virus de l’hépatite C.

Après un contact avec le virus de l’hépatite C, environ une personne sur quatre se débarrasse toute seule de l’hépatite C alors que les autres passent au stade de l’hépatite C chronique. C’est le gros problème de l’hépatite C : la majorité des gens qui rencontrent le virus de l’hépatite C vont développer une maladie chronique du foie.

Le risque de cette maladie est qu’au fil du temps, le virus cause de l’inflammation et détruit les cellules saines du foie, de sorte que celles-ci sont remplacées par du tissu cicatriciel. Cela se produit au cours d’un processus appelé fibrose. La fibrose n’est pas bonne pour le fonctionnement du foie.

Avec le temps, si le virus n’est pas traité, le tissu cicatriciel s’étend à d’autres parties du foie jusqu’à ce qu’il envahisse presque l’organe entier ; on appelle cela la cirrhose.

Il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C.

L’hépatite C se transmet lorsqu’une quantité de sang d’une personne porteuse du virus entre en contact avec le sang d’une autre personne.

Les activités comportant le plus grand risque de transmission de l’hépatite C incluent :

Le partage de matériel servant à la consommation de drogues (pour l’injection : partage ou réutilisation de seringues mais également partage de tout le petit matériel utilisés au cours de l’injection : filtre, cotons, cuillères, etc.. Il faut aussi être particulièrement attentif au matériel utilisé pour le sniff et la fumette). D’où l’importance de tout le matériel de réduction des risques. Tout matériel utilisé lors des consommations de produit doit être neuf et à usage unique.


Le tatouage et le piercing pratiqués dans des conditions non stériles.


L’infection par l’hépatite C due aux transfusions de sang ou de produits sanguins a été dans le passé une grande cause de contamination. Mais aujourd’hui cela devient très rare en Belgique grâce au dépistage minutieux des dons de sang.

L’hépatite C peut également être transmise par l’utilisation de matériel médical non stérilisé.

Il est possible de transmettre l’hépatite C en partageant des articles d’hygiène personnelle (brosses à dents, coupe-ongles et rasoirs) ou en ayant des relations sexuelles sans préservatif, surtout lorsque les pratiques sexuelles sont associées à la présence de sang.

Le milieu carcéral, du fait de la promiscuité et du potentiel partage d’articles d’hygiène, expose au risque de contamination.

Le dépistage de l’hépatite C repose sur la recherche d’anticorps que l’organisme développe en cas de contact (=rencontre) avec le virus.

La recherche d’anticorps peut se faire de deux manières :

  • Soit par une prise de sang classique que tout médecin peut vous prescrire si vous le demandez. La prise de sang sera envoyée en laboratoire et vous pourrez obtenir le résultat en quelques jours. Cet examen s’appelle une sérologie.
  • Soit par la réalisation d’un test rapide d’orientation diagnostique (TRODs). Ces tests rapides consistent en une simple piqûre au bout du doigt permettant le recueil d’une goutte de sang qui est ensuite appliquée sur un test qui peut être lu en vingt minutes. L’intérêt de ces tests est qu’ils sont très simples à faire, indolores et que le résultat est obtenu rapidement. Ils sont disponibles dans les structures de dépistage, dans la plupart des centres de prescription de traitements de substitution ou dans les comptoirs. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez des renseignements sur les lieux proposant des tests rapides.

Quelle que soit la méthode de dépistage choisie (prise de sang classique ou test rapide), si on détecte la présence d’anticorps dans votre sang, cela signifie que vous avez un jour été en contact avec le virus de l’hépatite C.

Cela ne veut pas forcément dire que vous êtes porteur de la maladie, car vous avez peut-être réussi à vous débarrasser spontanément du virus. Pour différencier ceux qui sont guéris de ceux qui sont malades, il faudra faire une prise de sang pour rechercher directement la présence du virus. Cela permettra de différencier ceux qui ont guéri naturellement (dans ce cas on ne retrouvera pas le virus) et ceux qui sont encore infectés par l’hépatite C (on retrouvera alors le virus dans le sang) et qui nécessitent un traitement. La technique biologique utilisée pour rechercher le virus directement s’appelle une PCR.

Aujourd’hui le bilan médical à faire avant de débuter un traitement est simple et non douloureux.

Il consiste en une prise de sang, un Fibroscan et parfois une échographie.

Qu’est ce que le Fibroscan : c’est un examen rapide à faire (environ 10 minutes) qui ne fait pas mal et qui permet d’estimer le degré d’atteinte du foie, en estimant la « fibrose » du foie.

Cela ressemble à une échographie, mais ce n’est pas tout à fait pareil : l’échographie étudie la forme du foie alors que le Fibroscan s’intéresse à la consistance du foie.

Cet examen peut être réalisé par notre équipe dans certaines structures à Bruxelles, ou bien à l’hôpital dans n’importe quel service d’hépato gastroentérologie.

Aujourd’hui, dans la grande majorité des cas, la biopsie hépatique n’est plus pratiquée.

Ils sont extrêmement efficaces et très bien supportés par les patients. (Cela n’a plus rien à voir avec les anciens médicaments à base d’interféron).

  • Ce sont des comprimés ; plus de piqûre à faire.
  • Ils sont courts ; deux ou trois mois.
  • Il faut les prendre tous les jours à heure régulière.
  • Ils peuvent être pris même si vous continuez à consommer des drogues ou de l’alcool.
  • Il est important de mentionner à votre médecin quels autres médicaments vous prenez, parce que certains peuvent avoir des interactions avec les traitements de l’hépatite C.

On n’est jamais définitivement protégé contre l’hépatite C !

Cela veut dire que si on a guéri de l’hépatite C naturellement ou grâce aux traitements médicamenteux, on peut toujours se réinfecter !

Il est donc très important de ne pas reprendre de risque de se recontaminer.

Attention donc à bien vous protéger en ne partageant jamais le matériel de consommation et en ne l’utilisant qu’une seule fois. Il faut aussi prendre des précautions lors des rapports sexuels, ne pas partager son matériel d’hygiène personnel et veiller à changer les brosses à dents, coupes ongles, rasoirs si vous êtes en train de vous faire traiter pour ne pas vous réinfecter vous-même avec le vieux matériel d’avant le traitement !

Les questions les plus fréquemment posées

  • Comment se transmet l’hépatite C ?

    L’hépatite C se transmet par le sang. Il faut qu’il y ait contact entre le sang de quelqu’un infecté et le sang de quelqu’un d’autre.

    Le virus de l’hépatite C est résistant et survit à l’air libre plusieurs semaines.
    Beaucoup de gens qui s’injectent des produits se contaminent en partageant soit les seringues ou alors en partageant le petit matériel (filtre/ stéricups/cotons/eau/Garrot/etc). Il ne faut donc partager aucun matériel et utiliser une seule fois le matériel.

    Mais l’hépatite C ne concerne pas que les injecteurs. On peut aussi se contaminer via le sniff ou la fumette (parce qu’il peut y avoir des petites lésions à peine visibles dans le nez à cause du sniff ou sur les lèvres à cause de la fumette). D’où l’importance du matériel de réduction des risques (« roule ta paille » ou des pipes à crack »)

    Il est possible de se contaminer pendant les rapports sexuels, en cas de présence de sang, par exemple quand on a des rapports anaux ou pendant les règles ou si on a des lésions génitales ou buccales.Il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres maladies que l’on peut attraper via les relations sexuelles (VIH, hépatite B, syphilis etc).
    Il est également possible de se contaminer lors d’un séjour en prison, en partageant des rasoirs, des coupes ongles ou en faisant des tatouages dans de mauvaises conditions.

  • Qu’est ce qu’il faut faire comme bilan avant de pouvoir recevoir le traitement contre l’hépatite C ?

    Aujourd’hui le bilan est très simple : une prise de sang et un fibroscan pour voir le degré d’atteinte du foie. Le fibroscan ressemble à une échograpfie, c’est un examen qui ne fait pas mal du tout. Aujourd’hui il n’y a plus besoin de biopsie du foie.

  • C’est quoi le risque principal de l’hépatite C ?

    Le principal risque de l’hépatite C est de développer une cirrhose au niveau du foie avec des risques sérieux de complications qui sont alors liées au dégat que l’hépatite C a fait sur le foie.

  • Je n’ai jamais injecté, pas de raison que j’ai attrapé l’hépatite C.

    Faux : On peut aussi se contaminer via le sniff ou la fumette (même si c’est moins risqué que l’injection.) Pensez au matériel de réduction des risques« Roule ta paille » et « aux pipes à crack »

  • Je n’ai pas de raison de me faire dépister, j’ai toujours fait attention quand je consommais et je me sens bien, si je l’avais je le sentirais.

    Faux : On est souvent asymptomatique ! C’est-à-dire que l’on ne ressent rien et pourtant on a peut être l’hépatite C. Si vous avez déjà consommé des drogues, fait de la prison, eu des rapports sexuels sans protection alors qu’il y avait un peu de sang, faites vous dépister même si vous vous sentez très bien.

  • Il parait qu’il existe des tests rapides de dépistage de l’hépatite C.

    Vrai : ce sont des tests d’orientation diagnostiques (TRODS) qui ne nécessitent pas de prise de sang, mais une simple piqûre au bout du doigt. Le résultat est rapide (15 minutes).

  • Je ne veux pas faire le bilan de mon hépatite C. Il parait qu’il faut faire une biopsie du foie ?

    Faux : Aujourd’hui la plupart du temps on n’a plus besoin de faire la biopsie. On propose un fibroscanner à la place, qui ne fait pas mal du tout, cela ressemble à une échographie et cela permet d’évaluer la fibrose du foie.

  • Qu’est ce qu’il faut faire comme bilan avant de pouvoir recevoir le traitement contre l’hépatite C ?

    Aujourd’hui le bilan est très simple : une prise de sang et un fibroscan pour voir le degré d’atteinte du foie. Le fibroscan ressemble à une échographie, c’est un examen qui ne fait pas mal du tout. Aujourd’hui il n’y a plus besoin de biopsie du foie.

  • J'ai aucune envie de me faire traiter, j'ai connu trop de gens qui supportaient très mal les médicaments. En plus c'était long et il fallait faire des piqûres. Moi je n'ai aucune envie d'endurer ça.

    Faux : ca c’était avant, avec les vieux médicaments. C’était à l’ »époque de l’interféron ». Les médicaments étaient très mal supportés, les traitements longs et pas très efficaces. Aujourd’hui avec les nouveaux traitements c’est très différent : ils sont très bien supportés, se prennent par la bouche en comprimés et la durée du traitement est de 2 ou 3 mois maximum.

  • Même si je devais me faire traiter on ne voudra pas me traiter parce que je continue à consommer.

    Faux : Aujourd’hui on traite des patients usagers de drogue même s’ils continuent à consommer. Ce qui est important c’est de prendre son traitement très régulièrement sans l’oublier. Il ne faut donc pas que la consommation entraine des oublis du traitement ou fasse rater des rendez-vous.

  • De toute façon même si je suis malade on ne pourra pas me traiter il parait que c’est trop cher.

    Faux : les traitements sont chers, c’est vrai, mais depuis Janvier 2019 on peut traiter tout le monde en Belgique, c’est pris en charge par la mutuelle. Les patients n’ont donc quasiment rien à payer.

  • Je suis guéri alors je suis tranquille, l’hépatite C ne me concerne plus.

    Faux : Malheureusement on peut se recontaminer par l’hépatite C. On n’est pas protégé contre l’hépatite C après avoir guéri. Il faut donc continuer à se protéger !

  • Je connais des amis qui ont l’hépatiet C mais ils ne sont pas en ordre de mutuelle ! Donc ils n’auront pas accès au traitement

    Faux : On peut faire des demandes d’aide médicale urgente au CPAS pour la prise en charge des traitements.

  • Comment ca se passe aujourd’hui les traitements contre l’hépatite C ?

    Aujourd’hui il existe plusieurs traitements qui sont à prendre en comprimés par la bouche. Ils sont très bien supportés, rien à voir avec les vieux médicaments qui provoquaient beaucoup d’effets secondaires. La durée du traitement est beaucoup plus courte qu’avant : c’est entre 2 et 3 mois.

  • On peut vraiment guérir de l’hépatite C avec les médicaments ? Même si ça fait longtemps qu’on est malade ?

    Oui ! Aujourd’hui on peut guérir de l’hépatite C après un traitement court et bien supporté. Il n’y a pas beaucoup de domaine en médecine dans lesquels il y a eu autant de progrès ! Mais attention si on guérit on peut se réinfecter si on reprend des risques.

  • Est-ce que si je prends de la méthadone, ou de la buprénorphine comme traitement je pourrais recevoir les traitements contre l’hépatite C.

    Oui, il n’y a pas de problème entre la méthadone ou la buprénorphine et les traitements contre l’hépatite C

  • Devrais-je diminuer la méthadone ou la buprénorphine si je reçois un traitement anti viral ?

    Absolument pas ! Il est même plutôt mieux de faire les choses une par une : pendant que vous prenez les traitements contre l’hépatite C, on vous conseille de vous concentrer la dessus. Vous aurez tout le temps plus tard pour envisager si vous le souhaitez une diminution de votre traitement de substitution.

  • Il parait qu’on peut attraper l’hépatite C plusieurs fois ? Qu’il y a des risques de ré-infections ?

    Vrai : on n’est pas protégé contre l’hépatite C après avoir guéri (soit spontanément soit après un traitement) et donc on peut se réinfecter. C’est donc important de continuer à bien se protéger après même si on continue à consommer et de se faire dépister régulièrement.