LA BELGIQUE DOIT TRAITER 1 200 PATIENTS PAR AN POUR ELIMINER L’HEPATITE C DU PAYS A L’HORIZON 2030

A l’horizon 2030, l’hépatite virale appartiendra au passé. C’est quoi qu’il en soit ce que notre pays, aux côtés de l’ensemble des Etats membres de l’UE, avait promis en 2016 devant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La réalité est tout autre. Cinq ans après la date, les démarches entreprises dans notre pays en direction de l’éradication de l’hépatite virale s’avèrent insuffisantes. Plus fort encore : à politique inchangée, notre pays ne parviendra même pas à réaliser l’objectif OMS à l’horizon 2050.

En Belgique, quelque 18 000 personnes sont activement infectées par l’hépatite C et nombreuses sont celles qui n’en sont pas conscientes. L’hépatite C est un virus qui se propage principalement dans les groupes vulnérables de la population (migrants, sans-papiers, sansabris, consommateurs de drogues par voie intraveineuse…), mais qui circule aussi de manière plus large. Une hépatite C non traitée peut devenir chronique et provoquer des maladies hépatiques, voire une insuffisance du foie. Tous les ans, quelque 300 Belges succombent encore au virus. Il est à noter qu’au niveau mondial, le taux de mortalité de l’hépatite virale continue d’augmenter, contrairement au VIH, à la tuberculose ou au paludisme par exemple.
La Coalition VHC (virus de l’hépatite C) belge, un groupe d’experts dans le domaine des hépatites virales et de l’insuffisance hépatique (voir ci-dessous), plaide donc pour que la détection et le traitement du VHC deviennent une priorité. Selon les calculs des experts, l’éradication serait effective si 1 200 personnes par an étaient traitées.

Des recommandations politiques essentielles pour mettre la Belgique sur la bonne voie
La Coalition VHC a formulé des recommandations politiques clés pour remettre la Belgique sur les rails. Pour la Coalition VHC, comme pour la gestion de la pandémie de COVID, la clé du succès dans la lutte contre une telle infection virale réside dans la coordination de mesures efficaces. De la prévention et du dépistage au traitement en passant par le suivi :

• En ce qui concerne la prévention, les campagnes de sensibilisation aux comportements à risque sont nécessaires, et il est judicieux de fournir des informations supplémentaires aux prestataires de soins de santé actifs dans les zones où les personnes à risque sont nombreuses.
• En ce qui concerne le dépistage, il existe encore pas mal de failles qui permettent aux personnes potentiellement infectées de passer entre les mailles du filet. Pour le dépistage dans les milieux à risque (tels que les consommateurs de drogues par voie intraveineuse ou les hommes homosexuels ayant des contacts à haut risque), il faudrait des équipes de sensibilisation sont nécessaires qui invitent systématiquement au dépistage et qui orientent les patients vers les soins appropriés.
• En ce qui concerne le traitement, il devrait y avoir des procédures complètes dans les prisons et les centres d’asile, avec des équipes mobiles qui suivent aussi le traitement après le dépistage par exemple. Pour ce qui concerne les prisons, les compétences de santé devraient être transférées du SPF Justice vers le SPF Santé Publique pour éviter une prise en charge lacunaire.
  Les critères de remboursement devraient également être revus et simplifiés afin de pouvoir traiter efficacement chaque patient.

Ces recommandations sont plus détaillées dans le document de vision de la Coalition VHC, joint en annexe.
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Dr. Stefan Bourgeois (ZNA) est disponible pour des interviews. Vous pouvez le contacter via le contact presse :
Mieke De Sutter
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